mercredi 1 octobre 2014

Chronique d'Eden : shopping sur les Champs 1


Ça fait bientôt une heure que j'attends. Anxieux, je décide de lui envoyer un énième texto. « Où êtes vous ? ». A vrai dire, je ne sais pas si ce qui me terrifie le plus est qu'elle ne vienne pas ... ou qu'elle vienne vraiment. J'ai la gorge sèche. Je suis tellement stressé que je ne remarque pas que mes mains sont paralysées à cause du froid. Même pas 5 degré à Paris aujourd'hui. Bon sang, qu'est ce qu'elle fait. Je me demande si le mieux n'est pas de m'en aller. De fuir. Après tout j'attends depuis 50 minutes. Ma vue et mon ouïe sont brouillées par le froid et l'anxiété. Je n'ai conscience de rien, pas même du temps. Je jette un coup d’œil à mon portable toutes les 30 secondes. Je dois avoir l'air d'un fou. Putain, c'est quand même ridicule quand on y pense. Je donne rendez-vous à une fille que je ne connais pas pour qu'elle me dépouille. Et si elle m'avait menti, et si c'était un traquenard. Si c'était pas elle. Non, je l'ai eu au téléphone. Mais ça ne veut rien dire, la personne aurait très bien pu demander à une fille de parler à sa place. Non je délire. Si ça avait été le cas, on se serait pas donné rendez-vous au vue de tous, sur les champs. Enfin je crois. Putain qu'est ce que je fous là. Je devrais m'en aller et aller au l’hôtel, et passer une journée peinard. Mais si, elle était réelle. Si elle était vraiment ce qu'elle prétendait. Alors je raterai une journée extraordinaire. Ou alors elle est réelle, mais pas à la hauteur de ce qu'elle m'a fait croire. Elle est peut être pas aussi cruelle et aussi spéciale qu'elle le semble sur internet. Ou peut être que c'est moi qui vais la décevoir. Elle va me trouver con, grotesque, ridicule, moche. Et elle va me mépriser. Mais c'est ce que je veux non ? J'en sais plus rien. Bon sang, qu'est ce qu'elle attend pour me répondre, j'en peux plus d'attendre. Ça fait déjà 1h10. Mon téléphone vibre. En vibrant, une décharge de stress éclate dans mon ventre pour se répandre dans mon corps. « Ouais ouais j'arrive. T'es bien au 30 avenue Montaigne abruti ? Arrête de me soûler avec tes textos, si je te dis que j'arrive c'est que j'arrive ». Bon. Bien. Elle arrive. Mon dieu, j'ai peur. Et je ne sais pas pas pourquoi. 1H15. Je m'en vais, comme ça, c'est terminé. Plus de stress, plus de doutes, plus de soucis. Je m'en vais à l’hôtel. Mais merde, je suis tellement stressé que j'arrive pas à bouger. Par quel coté elle arrive. Gauche, droite. Par où regarder ? Je dois avoir l'air d'un fou à jeter des coups d’œil partout. Je suis vraiment con, putain, dans quoi je me suis embarqué.

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